L’incroyable essor démographique de la ville de Nancy durant l’Annexion occasionne un développement urbanistique rapide et incontrôlé. Les nouveaux Nancéiens sont pour beaucoup d’entre eux des optants venus des territoires français cédés au Reich allemand après la défaite française de 1870. Alsaciens, Mosellans, Vosgiens… Il court bientôt à Nancy l’idée que « Metz n’est plus dans Metz, elle est à Nancy » ! Les quartiers situés à l’ouest de la voie de chemin de fer se développent alors particulièrement. Les plus riches optants y élèvent de superbes hôtels particuliers, encore visibles rue Isabey, rue Lepois ou rue de la Ravinelle.
Le quartier Nancy Thermal était encore un pan de campagne où l’on fauchait les blés au XXe s. et où certains Nancéiens possédaient des résidences d’agrément, comme Eugène Corbin. Mais en 1908, la découverte d’une source d’eau thermale curative accélère le développement du quartier pour lequel les politiques et aménageurs voient grand : hôtel de luxe, casino, complexe thermal… La Première Guerre mondiale freinera malheureusement ces projets que les municipalités successives n’ont pourtant jamais oubliés. Aujourd’hui ressuscités, ils donneront bel et bien lieu au programme conçu il y a plus d’un siècle (le casino en moins !) pour une ouverture prévue à l’horizon 2023.